Bref.
On va voir ce que l’on va voir. Si d’aucuns attendent d’elle qu’elle
déprime ou qu’elle baisse les bras, ils vont attendre longtemps. Elle n’a pas
particulièrement l’âme d’une warrior, pour parler comme Louis. Mais tout
s’apprend. Surtout quand on a de bonnes raisons pour ça.
-
Rose, Louis a été renversé devant la fac. Il
était inconscient. Les pompiers l’ont emmené à l’hôpital. J’ai dit que c’était
moi qui vous prévenais.
Sa voix tremblait. Il n’a rien dit d’autre. Rose a compris. Ça a l’air
grave. Elle a remercié. Du moins elle croit. A raccroché. A vomi.
Elle a appelé Paul. Il est rentré tout de suite. Ils sont allés à
l’hôpital ensemble. On n’est pas trop de deux parents, dans ce genre de cas.
Le médecin a dit :
-
Traumatisme crânien.
Et il a cru bon de rajouter :
-
Sévère.
Rose se demande s’il existe réellement des traumatismes crâniens qui
ne sont pas sévères. Elle suppose que oui. S’il l’a précisé c’est pour quelque
chose. Elle elle est comptable. Elle n’y connait rien en médecine.
Cela fait un mois maintenant. Elle va à l’hôpital tous les jours. Elle
parle à Louis, ou pas. Elle lui tient la main, ou pas. Elle improvise. Juste
elle est là. Paul y va autant qu’elle, Lucie aussi. Ce n’est facile ni d’être
parent, ni d’être sœur, présentement. Mais chacun tient sa place avec cœur.
Louis est sorti du coma au bout de trois semaines. Elle a pleuré. De
joie. Ou de tristesse. Ou des deux. C’est si confus. Son garçon revenait à la
vie. Mais dans un drôle d’état. Il ne marche pas. Il ne mange pas. Il parle,
mais ce qu’il dit est incompréhensible. Elle ne sait pas s’il la comprend. Pas
sûr. Il y a certainement d’autres choses qu’elle ne voit pas.
Les médecins ont dit :
-
Il faudra du temps. Il faudra se battre. Il
faudra de l’énergie. Il faudra l’entourer.
Elle a fait oui de la tête. Déterminée. Si Louis a besoin qu’elle
devienne battante, elle le deviendra.
Elle a déjà rencontré la kiné. Une jeune femme très gentille. Elle a
expliqué plein de choses. Elle a plaisanté en douceur. C’était bon de rire.
Il reste le vaste chantier de l’alimentation et du langage.
Bref.
Elle a besoin d’un orthophoniste.
Décret numéro 2002 721 du 2 mai
2002 relatif aux actes professionnels et à l'exercice de la profession
d'orthophoniste:
Art3: L'orthophoniste est habilité à accomplir les actes suivants: la rééducation des fonctions du langage oral ou écrit liées à des lésions cérébrales localisées (aphasie, alexie, agnosie, agraphie, acalculie).
Art3: L'orthophoniste est habilité à accomplir les actes suivants: la rééducation des fonctions du langage oral ou écrit liées à des lésions cérébrales localisées (aphasie, alexie, agnosie, agraphie, acalculie).
la rééducation des troubles de la
déglutition